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Cheminer avec le vivant : des faits réels qui ressemblent à un conte...

Ce dialogue avec Didier de la Porte - maraîcher, éleveur, apiculteur et semeur de joie - que j'ai écrit en Normandie pendant le confinement

De Carole Babin-Chevaye. Préface de Maxime de Rostolan, postface de Jean-Michel Florin. Publication : 31 août 2021. Editions Leduc, groupe Albin Michel. Photo de couverture : Marc Thirouin.

Printemps 2020. Quand une grande partie du monde doit se confiner, me voilà migrant depuis le cœur de Paris, 75010, vers Villerville, 14 113, village de moins 700 personnes…
Pour quelqu’un qui accompagne les entreprises et équipes dans les moments de changement, je n’ai plus qu’à m’accompagner!

Changement donc… Effondrement aussi.
Mon activité de conseil et d’animation est en effet tombée à zéro, ce qui est le cas pour tant d’autres free-lances, consultants, artistes et personnes travaillant à leur compte bien sûr. Lectrice de bon nombre de livres sur la collapsologie, me voilà donc face à un chapitre nouveau de ma vie, entre peur et chaos. Nous y sommes.

C’est alors qu’a émergé cette question. Et si ?
Et si avec le temps ainsi dégagé, dans un lieu aussi riche que la ferme, à proximité de Didier de la Porte dont les histoires, observations et recherches m’intéressent depuis de nombreuses années… Moi le rat des villes, confinée dans un lieu où les arbres pluricentenaires répondent à la mer ; où hommes et animaux semblent vivre paisiblement. Où chacun à sa place.
Et si… je faisais de tout cela une chance.
Et si… je m’y glissais pleinement.
Et si… je faisais parler Didier qui a tant de choses à raconter.
Et si nous cheminions ensemble.

C'est ainsi que, les pieds dans les bottes, récoltant les haricots verts, nous avons entamé des échanges qui n’ont pas démarré comme imaginé, puisque le voilà m’évoquant un moment de vie qui nous renvoie vers le Petit Prince. Moment de sa vie lui permettant de passer de ce qui est de l’énergie de « dominer », de « maîtriser », à celle d’« accompagner »… Accompagner le vivant.
Avec pour image un ballet où tous jouent leur partition, non seulement les vivants.

-Si sapiens sapiens n’est pas une réalité, ce peut être, ce doit être un projet. Car c’est la conjonction des deux sapiens, celle des intelligences interconnectées et des sagesses du monde qui peuvent à la fois nous sauver du désastre et ouvrir une nouvelle ère de l’aventure humaine- Patrick Viveret

C’est ainsi que j’ai découvert que la nature serait en demande… de nos soins. D’attention. De nos « meilleurs égards » dit Baptiste Morizot. Je suis aussi frappée par ce que le maraîcher me décrit comme étant une « intention » d’un renard, lequel empêche ainsi un projet d’hybridation que l’éleveur était en train de mener sur son cheptel de volailles. Mais jusqu’où cette vigilance ?
Et comment expliquer les vaches Stellaire puis Epaule qui imposent à Didier de La Porte d’être en conscience, en vigilance…

Ces échanges furent tout autant un cheminement qu’une invitation à regarder. Ralentir. À reconsidérer la notion d’appartenance de cette planète aux seuls humains. Comment imaginer, en effet, que ce lieu de la Ferme du Château n’appartienne qu’aux hommes ayant signé entre eux un bout de papier, face à la vie de tant d’êtres vivants sur place… et depuis tant d’années ?

La notion de confiance est aussi apparue. Sujet tellement d’actualité dans ce monde en crise ! Confiance des vaches, du taureau, du lion David même. Confiance entre hommes et êtres vivants. Confiance… Mais aussi, portes ouvertes sur d’autres mondes, qui m’a demandé – nous demande - d’accepter de ne pas tout comprendre.

Bref, « Cheminer avec le vivant » retrace les échanges entre…

. Didier de la Porte, maraîcher, éleveur, apiculteur, ingénieur agronome notamment, en osmose avec son lieu depuis près de 60 ans, parlant de confiance avec les animaux, d’entraide entre plantes, d’une nature à accompagner plus qu’à dompter
. et l’indécrottable urbaine que je pensais être, férue de cette définition de l’écologie comprenant les dimensions personnelle, sociale et planétaire depuis plus de 30 ans, mais découvrant un autre type de relations au vivant.

Joie ! Gratitude ! Et envie de partager.

-Voir les boucles de rétroaction et de tissage, qui impliquent que les meilleurs égards pour chaque camp sont en fait les égards pour la relation- Baptiste Morizot

4 protagonistes :

  • Accompagnant les entreprises vers le changement, je suis Carole Babin-Chevaye, auteure notamment du blog que vous lisez! Depuis longtemps convaincue du lien entre les trois écologies de Pierre Weill (personnelle, sociale et planétaire), j'ai aussi co-écrit avec Mathieu Baudin Dites à l’avenir que nous arrivons : la (r)évolution des conspirateurs positifs (Ed. Alisio) ainsi que les uchronies du podcast du même nom, produit par Canal+ et l’Institut des Futurs souhaitables.
  • Spécialisé en écologie microbienne des sols et passionné de biodynamie, Didier de la Porte a repris la ferme familiale en 1979, à Villerville (Calvados). Formateur, il co-écrit également chaque année le Calendrier des semis biodynamique, pour la partie calendrier astronomique et courbes météorologiques.
  • Préface de Maxime de Rostolan, fondateur de Fermes d’Avenir et de Blue Bees, auteur et entrepreneur engagé dans le domaine de l’agroécologie, de la permaculture et de la défense de la biodiversité.
  • Postface de Jean-Michel Florin, formateur au Mouvement de l’Agriculture Bio-
    Dynamique et co-directeur de la section d’agriculture de l’Université libre du
    Goetheanum, en Suisse.

Quelques extraits ou interviews :

- Missions vertes, du jeudi 7 avril 2022 - à partir de la minute 24:21 - par Laurence Ducournau 

- Emission "Entre chien et loup" sur Radio Enghien, interview du 13 décembre 21

- Pays d'Auge du 21 septembre 2021, interview croisée

- ARTE, lors du 28 minutes d'Elisabeth Quin le 3 septembre 2021 - à partir de la minute 27,40 

- Ouest-France, le 15 septembre 2021