C’est depuis plus de 20 ans que Dominique Piotet pratique la Silicon Valley.
Passeur pour de nombreuses personnalités du CAC 40 et de ministres du numérique, voilà autant d’années qu’il oriente, guide, écrit des notes et participe à la rédaction de livres pour faire comprendre en France ce qu’il s’y passe. Mais la décoration qu’il arbore au poignet, bracelet de la fondation EPIC dont il est ambassadeur, parle plutôt d’organisations sociales s’attaquant aux problèmes des jeunes et des enfants dans le monde. On retrouve bien là la diversité des centres d’intérêts comme des engagements de mon invité.
Immense plaisir de discuter avec celui qui se présente plus comme un rebelle – qui questionne les règles ou les reconnaît sans les appliquer - qu’un révolutionnaire, souhaitant changer le monde !
Dont la vie démarra dans les grands groupes avant l’envolée entrepreneuriale.
Qui revendique d’avoir tant fait l’école buissonnière – même au bureau !, et témoigne de son grand besoin de rêver. Souvent. En marchant, de préférence.
Ses points d’ancrage sont pluriels : Paris, New York, Berkeley, Barcelone ou Las Vegas - qu’il habita 5 ans, et dont il dit « C’est un peu un immense « n’importe quoi » où tu peux te projeter, où des avenirs sont possibles. » Son terrain de jeu : l’Amérique, l’Asie et l’Europe. Il fallut donc viser juste pour arriver à caler ce moment d’échange ! Mais comme toujours, et ce, depuis 10 ans que nous nous connaissons, ce fut à la fois tant source de plaisir et d’échanges authentiques que d’enrichissement et de découvertes.
Nous avons bien sûr parlé des entreprises de la tech ; mais aussi de Trump et Zuckerberg ; de liberté et de curiosité ; de mentor et de révolte ; de Fred Vargas et de sa passion pour les livres ; de Tony Hsieh, fondateur de l’entreprise atypique qu’est Zappos et de Las Vegas ; d’homosexualité et de paternité.
Merci infiniment amiDo ! De ces échanges, d’aujourd’hui et d’hier. De ton authenticité. De cette curiosité qui te fait chercher et œuvrer sur tant de sujets ou engagements ; et dont tu nous rapportes ces histoires, visions et couleurs si riches, différentes.
Points de repères : parcours de DOMINIQUE ces dernières années...
- CEO & Partner - FABERNOVEL US, depuis 2015
- Mentor & Investor - THE REFINERS, US, depuis 2016
- Président & CEO - REBELLIONLAB, US, 2010 à 2015
- Head of Innovation and New Tenhnologies, Président & CEO de l'Atelier US, BNP-PARIBAS, 2001 à 2010
Geek, chef Rebelle (allusion à RebellionLab, entreprise qu'il créa), auteur, conférencier… comment aurais-tu envie de te définir, au-delà du travail ?
Je dirais : libre.
C’est ce que j’essaye de construire. De faire. D’être.
Je ne suis heureux que lorsque je me sens libre. Depuis toujours.
La plus grande liberté, la plus importante pour moi, c’est celle de mon temps. Que je considère comme étant la chose la plus précieuse dans ma vie, puisque c’est la seule chose que l’on possède vraiment : notre temps.
Et ce que l’on en fait.
Libre… et passionné ! Quelles sont-elles tes sources ?
Tout m’enthousiasme en fait ! J’ai une vraie passion pour les livres. Et le voyage, toujours. En ce moment, ma quête, c’est de voyager différemment. D’essayer de vivre l’endroit comme un habitant. De me fondre. De me dire : « si j’habitais au Caire, je vivrais comment ? ce serait quoi la vie ? Ils vivent comment les gens ici ? ils vont manger où ? ils font la fête où ? qu’est-ce qui est compliqué ? qu’est-ce qui est facile ? ».
Et à l’inverse, est-ce qu’il y a des sources de flip, de préoccupations majeures ?
De ne pas passer le temps sur les bonnes choses.
Le boulot typiquement. A quoi bon ? Pour gagner un peu plus ? Avoir plus de reconnaissance, alors que je m’en fous au fond. C’est en cela que je trouve assez chouette de vieillir ! C’est apaisant. Il y a vraiment des choses dont je me dis « C’est fini tout ça ! » C’est assez libératoire.
Ce que je cherche, c’est être libre en choisissant mes attaches. Je suis extrêmement attaché à Jeff mon mari, à mes parents, évidemment à Lucas – (son fils de 5 ans). Et ces liens-là, je veux les travailler pour être plus dans la relation, ne pas la considérer comme trop acquise et de ce fait, ne plus y passer alors le temps qu’il faut.
Tu parles de temps, toi qui saute d'un avion à l'autre à l'année! Est-ce que cela pourrait donner lieu à un changement de cap un jour ?
Il y a 1 chose à laquelle je pense très souvent et 3 qui sont super importantes pour moi.
La première : quand ce sera mon dernier soir, je veux pouvoir me dire « C’était chouette ! C’était vraiment bien quand même ! », sans regretter des choses. J’y réfléchis beaucoup. Depuis longtemps. Sans doute parce que j’ai perdu dans ma vie des gens assez jeunes, que j’aimais, à qui je pense très fort et souvent.
Et les 3 choses qui sont vraiment importantes : lire, écrire et voyager.
3 verbes qui m’importent.
3 rapports au temps différents.
3 choses qui sont difficiles.
3 choses qui nécessitent d’être un peu libre.
Parce que lire, ça peut être dérangeant, perturbant ; sinon ce n’est pas intéressant, c’est du divertissement. C’est chouette mais ce n’est pas le truc.
Voyager, là aussi, si tu restes dans tes zones de confort, tu n’apprends pas ; tu ne grandis pas.
Et écrire, ça te force vraiment à creuser ; sinon, c’est gentil… mais ce n’est pas écrire !
Le livre ressort souvent dans tes mots et propos…
Il est fondamental. C’est un de mes combats.
Tu ne trouveras pas un grand dirigeant qui le devienne sans lire. Je ne sais pas qu’elle est cette magie du livre. Je ne sais pas ce qu’il y a de si spécial dans le livre. Mais cette obligation à suivre un raisonnement intellectuel long, complexe et argumenté, est un exercice que je trouve de plus en plus formidable, et de plus en plus important dans le monde… de Trump.
Je lis beaucoup, sur de nombreux sujets, et partage ensuite avec mes équipes. On a même mis en place un book club pour nos réunions hebdos.
Cela vient de TED. Tu le sais, j’y vais tous les ans. Et il y a un book club pour ceux qu’on appelle les TEDster – soit 1 300 personnes, réparties dans le monde, parmi les plus influentes du monde politique, du business, des arts, des sciences. Tous les trimestres, nous recevons une grosse boîte pleine de bouquins, qui viennent d’être publiés et ont été lus par les uns ou les autres. Par exemple, quand Bill Gates trouve qu’un livre est bon, il propose de le mettre dans la box, et nous met un petit mot sur le livre.
La rencontre semble aussi être ton pétrole...
Je rencontre en effet beaucoup de gens. Tout le temps. De tous horizons.
Les rencontrer. Surtout, les écouter.
Et je suis fidèle. Donc je rencontre longtemps, et dans le temps. Je ne perds pas les gens.
Après la rencontre, il y a la digestion – je n’aime pas le mot. La collision dit Tony Hsieh, le fondateur de Zappos, qui a carrément théorisé dessus pour aménager le sas d’entrée de sa société.
L’intégration. L’absorption. La mise en rapport de choses venant de différents horizons, qu’il fait sens de rapprocher, et qui racontent une histoire intéressante.
Passionné par le digital, l’innovation, la tech... tu l’es depuis longtemps déjà ! Qu’est-ce qui t’y fascine ?
J’aime vraiment cette idée que la vie c’est le changement. Le nouveau. Parce que je crois vraiment que c’est le sens de la vie. C’est pour ça que je fais de la transformation, et que j’aime passionnément le digital.
Cela me fascine la façon dont la technologie, en général, augmente le pouvoir de l’homme : ses pouvoirs de découverte, d’intelligence, de compréhension, de créativité, d’information, d’accès… J’ai longtemps cru, et j’espère encore un peu – un peu moins – que c’était la mission de la Silicon Valley de donner aux hommes ce type d’outils. Par exemple, Facebook, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, augmente quand même ton pouvoir de relation à l’autre.
J’ai aimé vraiment la tech en me disant qu’elle allait nous servir à régler des problèmes. Car très franchement, si demain, on voulait régler les sujets du climat, du transport, ou tant d’autres, on pourrait ! Pourtant, on ne le fait pas !...
Ce que je n’aimerais pas dans la tech, c’est que, soit elle surpasse l’homme, soit qu’elle nous asservisse. Et je le vois arriver. Je suis de plus en plus dubitatif de ce qui devient une boîte noire au service de quelques-uns. Ce que ce n’était pas ! Surtout pas de la Silicon Valley qui a toujours été un endroit où on était dans la contre-culture ! Ouverte. Partagée. Ce qui est beaucoup moins le cas maintenant.
Toi qui a habité longtemps à San Francisco, tu sembles d’ailleurs y repartir à reculons après ces 5 années passées à Las Vegas…
San Francisco, c’est le lieu où grossit la boîte noire. Très clairement.
Il s’est passé, suite à l’élection de Trump, quelque chose qui me parle beaucoup.
Juste avant, j’étais déjà très inquiet, mais aussi intéressé et fasciné par la montée des libertariens - philosophie, qui prône le rétrécissement maximal de l’Etat et la primauté absolue de la liberté individuelle. Ce sont des gens très puissants en Silicon Valley, comme Peter Thiel - fondateur de PayPal, mais aussi de Palantir Technologies co-financée par la CIA, que la DGSE en France utilise, qui fait du big data, et vaut aujourd’hui plusieurs milliards…
Et l’élection de Trump a libéré tout un tas de gens, dont ceux-là, aux pensées totalement extrémistes, totalement délirantes. Qui s’expriment maintenant en toute liberté, alors qu’ils ne l’auraient jamais fait il y a encore 2 ans, 2 ans ½.
Tout est possible maintenant.
Même à San Francisco.
Cela a libéré la parole, ce qui m’inquiète extraordinairement parce qu’on n’est pas dans le combat, alors qu’on devrait l’être. Les valeurs même du projet d’origine sont profondément attaquées. Et il ne se passe rien… Bien sûr, il y a encore des gens en Silicon Valley qui pensent que la technologie peut servir pour le bien de l’homme, et rendre l’humanité meilleure. Mais même cela aujourd’hui, ce n’est plus très audible.
L’argent a aussi dénaturé beaucoup de choses. On s’est fait assommer par l’argent depuis 5/6 ans. Des boîtes qui payent des salaires astronomiques… Tu te rends compte que tu gagnes 120 ou 130 000 $/ an quand tu sors de l’école !
Et aujourd’hui, on voit cet argent puissance 10 et dans le même temps, un nombre de « homeless » - sans domicile - qui grandit sans cesse. Et tout le monde trouve que c’est plutôt une nuisance. Ce n’est pas possible ça !!
Qu’est-ce qui te choque le plus ?
C’est la notion de responsabilité qui me choque.
Tu as le droit de ne pas voir les choses.
Mais quand elles sont sous ton nez, qu’on te les explique, tu dois être responsable. Humain.
Je le vois sur des sujets sociétaux mais aussi dans des grands groupes. Par exemple, quand les gens d’un grand groupe me disent : « Vous comprenez, il y a Amazon. On va donc fermer tant de magasins, virer tant de personnes. Et puis ??… »
Mais ces dirigeants-là ont une responsabilité phénoménale !
Cela fait 20 ans qu’il y a Amazon !
Cela fait 15 ans qu’on a compris ce qu’était en train de faire Amazon ! Et on ne s’est pas trompé.
Cela fait 10 ans que c’est hyper documenté et qu’on voit exactement où ça va. Et ces dirigeants n’ont rien fait.
Parce qu’ils n’ont pas compris ?
Ils ont très bien compris.
Parce qu’irresponsables.
Ils ont leur salaire ; ils vont partir avec leur golden parachute, leur retraite à 500 000 boules tous les ans, et 20 millions d’actions !
Regarde aussi les constructeurs automobiles, qui s’étonnent maintenant que Google fasse des voitures autonomes. Mais Google a commencé à travailler sur ce sujet en 2009 !
Ils ont sorti leur 1ère voiture en 2011. Publiquement. Partout. Tout le monde le sait, c’est public !
Et les gars, ils semblent découvrir, paniquent à l’idée de perdre leur business et donc d’avoir à fermer boutique. Mais ça fait 10 ans qu’ils sont morts !
Sur les changements climatiques, là aussi, on ne peut pas dire qu’on ne savait pas !
Tout cela me révolte.
Est-ce qu’il y a des personnes dont tu surveilles systématiquement les mots, idées ? Qui te semblent avoir capté plus de choses ?
Il y a quelqu’un qui n’a rien à voir avec le schmilblick ! Mais dès qu’elle sort un livre, je fonce parce que je pense que c’est quelqu’un qui a extrêmement bien compris la nature humaine : c’est Fred Vargas. Quand elle sort un nouveau bouquin, j’arrête tout. Tout.
J’adore les polards. J’y trouve souvent un côté poétique, à la fois noir et un peu rebelle.
Quand je pense à toi, je pense aussi à…
#TonyHsieh – fondateur de Zappos, et à l’origine de l’installation de Dominique et de sa famille à Las Vegas...
Cela m’envoie dans l’utopie...
Tony est quelqu’un d’immensément introverti ; il ne parle pas, ne dit rien - jamais ; écrit très peu. Vit avec son lama dans une caravane, au milieu de 15 autres caravanes qu’il a achetées pour que les gens puissent vivre avec lui, en tribu, en bande. Et tous les soirs, on boit autour du feu de bois et on joue de la guitare.
Moi, je ne pouvais pas entrer dans sa tribu ; ce n’est pas possible : c’est tellement différent de moi ! Mais même si je me suis éloigné, cela reste pour moi quelqu’un de fascinant.
Tony, c’est un véritable tsigane. Avec une envie sincère de recréer une ville, quitte à y mettre beaucoup d’argent : il a investi un tiers de sa fortune, 500 millions de dollars, pour recréer le down Town de Las Vegas. C’est une vraie utopie ! Avec une réflexion très profonde, et le financement d’études sur « Quelle est la ville idéale ? Qu’est-ce qui fait qu’une ville est idéale ? ».
Cela n'a pas bien marché, car c’est un projet qui ne pouvait marcher que si d’autres milliardaires venaient, qui allaient eux aussi mettre 500 millions. Mais c’était le projet de Tony. C’est compliqué un leader…
#Francis Pisani ?
J’ai toujours rêvé d’avoir un mentor. Tony aurait pu être un mentor, qui allait m‘aider à sortir de moi-même. Mais la personne dont j’ai le plus cru qu’elle allait être mon mentor, c’est Francis Pisani.
Je suis allé le voir en lui demandant de m’aider à écrire le livre que nous avons ensuite co-signé. Avec le temps, je me suis rendu compte que nous étions, en fait, autant mentor l’un de l’autre. Et j’ai gagné quelque chose de super important dans l’affaire, puisque j’ai gagné un frère !
Mais j'ai aussi compris qu’il fallait que j’arrête de chercher des mentors. Que c’était en moi.
Quid aussi ces 3 groupes de mots : #homosexualité, #enfant & paternité, #authenticité ?
Les 3 vont bien ensemble.
Ce qui est compliqué pour moi avec mon homosexualité, c’est qu’en fait, tu ne fais pas ton coming-out une fois, tu le fais de façon permanente. Et à chaque fois c’est dur. Tu as toujours quelqu’un qui dit « Et vous êtes marié ? Que fait votre femme ? » Ben… c’est un homme.
Quand on n’est pas homosexuel, on ne s’en rend pas compte, mais moi je fais au moins un coming-out par jour! Au moins. Et donc, tu es toujours un peu dans le combat. Tu regardes toujours l’autre en te demandant… « Est-ce qu’il me juge ? Est-ce que ça passe ? ».
Et je milite beaucoup sur le sujet. Jeff et moi donnons une grosse partie de nos revenus à une association qui s’appelle « Human Rights Campaign » (HRC), qui est la plus grosse organisation américaine. Et, par exemple, dans la campagne politique actuelle, nous avons organisé des fundraising chez nous dans le Nevada, où on interroge tous les candidats politiques pour savoir quel est leur agenda sur les droits gays et lesbiens. Et en y ajoutant toutes les questions à partir de ce sujet-là.
La paternité dans tout ça… Je voulais vraiment avoir un enfant ; ce qui ne devrait rien à voir avec l’homosexualité. Sauf qu’on est 2 papas. Et que là aussi c’est un combat - doux, on n’est pas des militants avec Jeff. Mais c’est tellement extraordinaire d’avoir une famille, je souhaite cela à tout le monde ! Je me fiche que cela soit « mon » fils : c’est mon fils comme s’il était ma chair et mon sang.
Le fait d’avoir Lucas m’a donné envie de me battre pour lui ; parce que je n’ai pas envie qu’il soit considéré comme celui qui a 2 papas gays, et que c’est un problème. Cela m’a beaucoup encouragé à m’engager.
Et j’ai aussi entendu des histoires déchirantes à TED. Notamment d’adolescents : 50% des adolescents qui sont « homeless » à New York ou à San Francisco sont homosexuels. 50%... Et pour beaucoup, parce qu’ils ont été virés de chez eux. Alors, ils vont à NY et à SF parce qu’ils pensent « grande ville », donc plus tolérante et tout ça. Pour y devenir « homeless » !
Le taux de suicide chez les jeunes adolescents homosexuels, c’est un truc de fous ! Et cela n’a pas à voir qu’avec nos sociétés, mais aussi avec le fait que tu découvres que tu n’es pas comme les copains. C’est d’une dureté incroyable ! Même si ta famille est tolérante, ouverte, aimante. Tu nais à toi-même et à tes sentiments très tard. A ton rapport à l’amour, qui a été complètement construit pour un petit garçon et une petite fille.
La discussion rebondit vers d’autres directions, témoignant de l'insatiable curiosité de mon invité.
Mais je voulus clôre notre échange en revenant sur 2 questions, déjà posées en filigrane.
J'ai toujours aimé ton enthouisame hors normes. Mais aussi, cette façon dont tu semble prendre la vie comme un jeu. C'est quelque chose que tu polis au fil des années ou est-ce fondamentalement ta nature... d'enfant joueur?
Je ne sais pas si c’est le jeu; c’est plus l’imaginaire... un des trucs les plus importants pour moi.
Je passe beaucoup de temps à rêver. Beaucoup de temps. Mais vraiment beaucoup de temps !
Et je ne me limite pas dans ce temps-là - qui est souvent en marchant d’ailleurs, où je laisse mon esprit divaguer. J’ai toujours fait ça; toujours.
Et ce n’est pas tant le jeu que le rêve ; la déambulation.
Et ... si on te perd de vue quelque temps, sur quel sujet ou chantier a-t-on quelque chance de te retrouver ?
Sur mon prochain bouquin !
J’en ai plein en tête. Il y en a un qui sera sur l’automatisation – j’ai signé le contrat. Et j’ai envie d’écrire des romans !
Que je les aime, ces rencontres !
Véritables périples, celle-ci nous emmena...
des expéditions de Jean-Louis Etienne – dont le survol du Pôle Nord en ballon me donna la chance de travailler avec Dominique -, aux voyages culinaires et culturels d’Antony Bourdin sur CNN ;
de la Silicon Valley, dont Dominique me dit : « Jusqu’ici, il n’y avait jamais eu d’agenda politique. Mais je commence à en voir un. Mark Zuckerberg, très clairement, veut devenir président des Etats-Unis. Et cela me fait flipper qu’un mec qui connaît tout de moi, qui a tous les outils - tous les outils pour connaître les gens et les manipuler – va potentiellement devenir président des Etats-Unis. »
aux livres sur lesquels nous sommes souvent revenus…
Grand merci amiDo !
Et je me réjouis sincèrement de lire bientôt de nouveaux livres de toi - pros ou persos. Qu’ils soient flâneries, essais ou polards : sûr qu’ils nous embarqueront dans des directions mêlant découvertes, profondeurs et voyages, étonnements et sensibilité !
Carole Babin-Chevaye - 29/6/18
Quelques livres cités par Dominique :
- Fred Vargas : "Critique de l'anxiété pure", chez Librio
- Fred Vargas : "Petit traité de toutes vérités sur l'existence", chez Librio
"2 petits livres que je relis régulièrement de Fred Vargas – et d’ailleurs quand ils sont sortis j’en ai acheté 20 de chaque, et je les ai donné à tous mes potes!"
- Mahir Guven : « Grand frère », l’histoire d’un chauffeur über, mais plus encore, d’une famille syrienne.
- Yuval Noah Harari : « Homo Deus », sur le futur qui est en train de se construire devant nous à l’heure de l’intelligence artificielle et de tout cela…
- Antonio Gracia Martinez : « Chaos monkey », où l’histoire d’un gars qui a un doctorat de Berkeley, monte sa boîte et la vend à Facebook. Il y rentre alors et décrit 4 années de la “vraie vie” dans la jungle des startups de la Silicon Valley.