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2044. TERRA, une école de vie pour tous - Part 2/2

 

#En-chanteur.es de nuages #Plongeur.ses en biomimétisme
#Cont’ables de joie #Anges du nous #Tintinabuleur.es de démocraties #Lanceur.euses de vers-où #Guéri-sonneur.euses

· Carole Babin-Chevaye,Ecole,Uchronie,Inspiration,Futurs souhaitables

2044... Suite de ce récit uchronique* sur d'autres formes d'écoles, d'autres pédagogies, d'autres élans et en-vies. #CParti
#KiNousEmmène ? 

* récit écrit au présent mais se situant dans un temps futur où les idées ont pris forme

Avec le recul, je dirai que concernant ce vaste projet TERRA, nous avons vécu 3 étapes majeures sur ces 20 dernières années. 1er jalon, les années 2024/2029. Années de jeunesse. De brouillons bouillonnants ! À l’image de notre énergie à tou.tes. Sources d’émergences fortes et de fulgurances face au plomb dont nous voulions sortir. C’est dans cette en-vie que nous avons imaginé un pack d’enseignements à décliner par chacun.e des élèves mais dans le sens qui lui convenait. Avec les tranches d’âge qui lui convenaient. Les guides qui lui convenaient. On y retrouvait par exemple les Ateliers de Créativité sociale, où nous avons prolongé la phase initiale de réflexion entre adultes et enfants via de joyeux brainstormings pour trouver, petit.es et grand.es mêlés, des idées autres pour résoudre les problèmes qui nous engluaient. La pauvreté, la faim, la masculinité toxique, les crises climatiques, environnementales, le matérialisme, la compétition… Cela donna lieu à de nombreux projets communautaires où tou.tes, nous nous mirent à travailler en équipe sur des initiatives locales. Un jardin partagé par ci, une collecte de vêtements ou d’aliments par là. Des échanges. Simple finalement… mais pas tant que ça dès qu’il y avait du NOUS !

-Nous commencions à réaliser que TERRA était devenu un véritable modèle des sociétés auxquelles nous aspirions-

On imagina alors de proposer des ateliers de Théâtre social. Utilisant les jeux de rôles pour explorer des situations de conflit, nous cherchions des solutions pacifiques composant entre connaissance et respect de soi et ressorts collectifs. C’est dès ces moments que ce qui était programme d’école se transforma progressivement en projet de vie de toute l’équipe, du quartier puis plus large encore ! Générant des emplois. Nous commencions à réaliser que TERRA était devenu un véritable modèle des sociétés auxquelles nous aspirions. Dont nous voulions être, nous aussi, les adultes ! Pour y apprendre et décliner très concrètement d’autres possibles. Y écrire nous-mêmes des futurs qui nous faisaient en-vie. Prolongement naturel de ces nouvelles dimensions et des problèmes de relations que nous rencontrions, nous avons alors lancé les Ateliers de Communication interespèces. Ou comment échanger entre vivant.es de toutes plumes de tous poils de tous types de racines comme avec les machines, algorithmes et intelligences artificielles. Ainsi, étudiant les langages non verbaux, les signaux subtils et sentiments partagés, accompagnés d’expert.es en communication interespèces, nous nous sommes nourris de leurs réflexions, recherches et expériences pour tenter nous aussi… Que de rires dans ces moments ! Que d’émotions aussi.

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Les cours de pilotage des ressources planétaires se sont aussi imposés. Bien sûr ! J’aurais même dû commencer par là. Rappelez-vous dans quel état était notre planète dans ces années-là. Réchauffement climatique, perte de la biodiversité, utilisation excessive des ressources naturelles et pollutions de l’air, de l’eau, des sols… tous semblaient atteindre des limites rouge vif ! Nous nous sommes attablés à ces questions sur le...

- Comment conduire le développement de notre humanité sur des chemins compatibles avec une gestion durable de ce qui était encore disponible ?

- Comment régénérer notre système planétaire ?

- Comment imaginer des modèles économiques circulaires, des technologies décarbonées et s’inspirant de l’inventivité du vivant ?

Bref… comment faire différemment !

Rentrée 2025 : c’est donc avec 21 enfants que l’aventure démarre. Les 3 de Musy, les 2 miens, ceux de quelques amis, des voisin.es et des résistant.es en tous genres.
Hiver 2028, ils étaient 158 !
159 avec Erashi.

Je me rappelle son arrivée comme si c’était hier. 11 ans à peine. Dans la grande salle aux rideaux tirés, nous étions en train d’expérimenter une nouvelle façon de voyager. Car bon nombre des adultes du projet initial butaient sur ce que nous vivions encore comme un manque : celui des pérégrinations. Rêver d’ailleurs. Progressivement, décider d’une destination. Préparer le périple — parfois pendant de longs mois — en feuilletant livres & guides, ou surfant sur le web. Imaginer des paysages, musiques ou lumières. Faire les valises. Fermer la porte derrière nous pour nous acheminer vers des trains ou, plus rarement, des avions qui nous emmenaient jusqu’à ces contrées lointaines. Mais comment aider nos enfants à découvrir d’autres cultures, odeurs, références à l’heure d’une décarbonation tout autant choisie qu’imposée ?

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C’est là que nous avions imaginé la conception de ces voyages immobiles s’inscrivant dans le temps pour y tenter de faire différemment. Tout commençait par le partage de lectures inspirantes, accompagnées de visionnages en tous genres. Puis des séances de visualisation permettant à chaque visiteur d’aller imprimer intérieurement le monde qu’il avait capté à travers des dessins, films et photos, chants et musiques, tableaux, allégories, descriptions. Puis, via des mises en commun, découvrir les destinations des copains. Le tout sur place. Immobiles, en sons, odeurs et images. Quand Erashi est arrivé.
Il proposa d’initier cette expérience en nous contant son pays lointain. Le soleil chaud. Trop chaud de longs mois chaque année. Ces moments accablants. Ces impuissances comme les manques d’eau, de fraîcheur, d’énergie. Nous évoqua aussi des perspectives vallonnées. Une végétation sèche et aride produisant des fruits savoureux. D’illustres ruines. D’autres, plus récentes, plus lourdes. Témoins d’une histoire qu’il ne pouvait encore conter. Les vêtements, coutumes, modes de vie…

Campé droit face à ses camarades, il fit le récit de bribes de sa courte existence. Tenta, entre rire, émotions et gorge coupée, de faire sentir son pays. Cherchant ses mots ou via les épices de la cuisine pour en relayer des types d’odeurs. Des panoramas. Morceaux de son quotidien.

Musy à ses côtés pour l’aider à dire, à contourner parfois, il raconta plusieurs heures durant, son chez lui. Les métiers des siens. Leurs espoirs. Ouvrant de nombreuses portes nous permettant de venir pluguer des bouts de savoirs, d’histoire ou d’actualités diffusées par les médias, tout autant que des sujets vus en ateliers, des envies d’expérimentations comme d’échanges de recettes.

Moments forts. Où chacun.e fut invité à écouter, sentir, questionner.

Il m’embarqua bien loin.

Après Erashi, tour à tour chacun.e apporta un aperçu de son village, de son quartier, de sa culture, se reliant les un.es aux autres : nous les avons déclinés à l’envi ces périples immobiles, nous enrichissant des récits et anecdotes de chacun.e des enfants et adultes présents dans l’école. Je crois bien que je n’ai jamais tant voyagé !

-Nous les avons déclinés à l’envi ces périples immobiles, nous enrichissant des récits et anecdotes de chacun.e des enfants et adultes présents dans l’école-

Du second jalon, des années 30 à 35, j’ai comme le sentiment que nous avons enfin déployé larges nos ailes, même si nos expérimentations partaient encore en tous sens. Si nous n’avions pas gardé de structure comprenant par exemple des cours de français, de maths, d’histoire, de géographie ou de musique, nous tentions d’en retrouver l’essence et le sens dans les différents enseignements.
Nous commencions aussi à regarder ailleurs, plus loin que les seules frontières de la Terre ; plus loin que nous ; plus loin aussi que la notion de savoirs.

Ce qu’ont incarné les 3 ateliers majeurs que nous avons démarrés en tâtonnant quelque peu ! Il y avait en effet des Cours de Paix intérieure — où comment plonger dans la conscience et la compréhension des ingrédients nécessaires pour une tranquillité de l’esprit par des séances de visualisation et de connexions à de nouvelles dimensions, accompagné.es par des moines, sages ou physicien.nes. Comment se reconnecter à son identité profonde, sa singularité.
Des Ateliers de co-création avec tou.tes les autres que nous — qu’ils soientalgorithmes, intelligences artificielles et vivants non humains. Où comment collaborer avec d’autres entités via la connaissance de leurs ressorts et fonctionnements, en explorant les sujets d’éthique et de coexistence à l’occasion de projets concrets pour construire cette société auquel nous aspirions. Et les Ateliers de Leadership conscient et mondial, moments forts de cette époque. L’emphase de la terminologie indiquait clairement le cap. Ou comment apprendre à diriger avec empathie, à résoudre des conflits à grande échelle pour inspirer des changements positifs et radicaux dans nos façons d’habiter notre planète. Par l’étude des utopies passées, des grand.es leaders pacifistes et de figures féminines majeures tant oubliées jusque dans les années 2030, nous voulions équiper nos jeunes face aux défis mondiaux. Inviter leurs énergies. Les outiller. Les aider à sortir de ces récits dominants sans lumière pour oser inventer, retailler, avancer. Et combien ils allaient être challengés par des forces économiques et culturelles opposées !

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Nous avions aussi proposé aux enfants, dès l’ouverture en 2025, de devenir acteurs concrets, au quotidien. On les appela alors…
Ambassadeur.drices de la paix. Ils organisaient ainsi dans leur propre réseau des causeries, conférences et ateliers pour promouvoir la compréhension mutuelle et la résolution des conflits. Écoactivistes, où chacun.e s’engageait activement dans la protection de l’environnement en nettoyant des plages, plantant des arbres, sensibilisant à la réduction des déchets. Créateur.ices de médias positifs, transmettant des histoires inspirantes de paix et de solidarité pour changer les mentalités. Innovateur.ices sociaux, qui, par des applications, rencontres ou événements, se sont mis à favoriser la collaboration sans distinction de genre, d’âge ou de cultures.
Mais c’est très vite les enfants eux-mêmes qui nous proposèrent tour à tour de devenir…
En-chanteur.es de nuages, Gardien.nes des liens à la Terre, Plongeur.ses en biomimétisme, Cont’ables de joie, Anges du nous, Chef.fes d’orchestre en controverses, Tintinabuleur.es de démocraties, Lanceur.euses de vers-où, Guéri-sonneur.euses, et j’en oublie ! Leur énergie semblait sans limites. C’était comme si les portes du monde s’ouvraient en grand sur eux. Donnant lieu à un feu d’artifice géant, nourri de tous leurs sens et idées. De tout ce qu’ils ne savaient pas impossible et qu’ils rendaient possible.

-Mais c’est très vite les enfants eux-mêmes qui nous proposèrent tour à tour de devenir… En-chanteur.es de nuages, Gardien.nes des liens à la Terre, etc.-

Bon… vous l’imaginez, tout cela commença à faire du bruit ! Tou.tes les jeunes manifestaient auprès de leurs parents le désir d’intégrer TERRA. Il nous fallait plus d’espaces, de moyens, de soutiens ! Sans parler de ce qui nous fragilisait en interne : des restants de besoins du monde que nous combattions. Luttes internes, envie d’être en haut du projet, relents d’autoritarisme, machisme résurgent, désaccords rancis par des manques d’écoute, d’échanges et de nuances. Le NOUS ne se portait pas toujours bien… Que d’heures et d’heures. Des centaines d’heures devrais-je dire, à panser. Dénouer. Masser. Adoucir. Nous étions à bonne école ! Et la très forte visibilité de TERRA laissait saillir ces fragilités. Mais nous restions persuadés de la véracité des mots du physicien I. Prigogine démontrant que des îlots de cohérence pouvaient venir à bout des mers de chaos (5). Il s’agissait ainsi de renforcer cette cohérence interne ; en nous ; entre nous. Entre diversité, équité, inclusion. Pas simple. Passionnant aussi, car les enfants ne nous lâchaient pas. Un engagement de chaque instant. C’est à ce moment qu’on invita parlementaires et élus locaux à participer à une convention citoyenne sur ce qu’on appela alors l’école de la vie. Celle qu’ils souhaitaient pour leurs enfants. Petits enfants, arrières petits-enfants et ce, jusqu’à la 7e génération, inspiré.es en cela par Missions Publiques et la culture chamanique iroquoise (6). Comment enfin penser nos décisions en fonction des humain.es à venir ?

C’est véritablement à partir de 2035 que nous avons changé d’échelle.

S’il n’y avait pas de journée type - chaque enfant choisissant ce qui lui permettait de se réaliser pleinement - nous avons commencé à structurer des débuts de programme. Les semaines pouvaient de ce fait comprendre des cours d’utopie, mêlés aux séances de visualisation, de travail sur les croyances, de gymnastique de libération du cerveau, des cours d’analyses communes. Où il était proposé de sentir, d’y capter les ressorts et les raisons des échecs de ce qui avait été tenté à travers le monde par des groupes d’humains ou non humains.

Mais nos 2 axes majeurs, structurants les plannings hebdomadaires des enfants furent composés d’ateliers de Paix cosmique et d’exploration interstellaire — approches de la paix entre civilisations du passé, du présent, de l’avenir, terrestres et extraterrestres hypothétiques, le tout accompagné.es par des philosophes, chercheur.es, spationautes de tous bords. Il était en effet temps de changer de registre si nous voulions arriver à renouveler nos idées de nouveaux possibles. D’où ces cours de réconciliation permettant de travailler sur la guérison des relations entre espèces humaines et non humaines, jusqu’aux IA, via des dialogues interepèces et des projets de réhabilitation. Il s’agissait de mieux structurer nos interdépendances et intelligences collectives, à toutes les échelles. Entre personnes de tous âges et de toute origine, avec les autres vivant.es, les machines, au sein des systèmes planétaires. Et de cours de Philosophie de l’Être et de la Terre, pour y scruter la nature de l’existence, de la conscience, l’influence de nos pensées, de nos liens aux possessions comme de l’histoire de la Terre et du système Solaire, à partir de l’étude de philosophes, d’astronomes, utopistes, visionnaires, nous partageant leurs idées et intuitions sur le développement et la signification de la vie. Ces cours et ateliers qui ont bien sûr évolué. Reflets de nos recherches et expérimentations. Mais l’énergie créatrice qui nous portait depuis le fameux coup de téléphone de Musy restait en nous. Sorte de feu sacré. C’est aussi dans ces années que nous mirent en place des cours de curiosité — que je ne loupais jamais, en tant qu’élève cette fois-ci ! Tout pouvait y être abordé. De différentes formes d’expression artistique à l’exploration de civilisations passées et artefacts énigmatiques ; de la physique quantique à la biologie marine ; de l’analyse des mythes anciens et contes traditionnels aux voyages imaginaires dans des mondes fictifs ; comme des expérimentations permettant d’échanger sur… l’étonnement, la gratitude, l’émerveillement… ces cours commençaient généralement par quelques minutes de silence face à des images du soleil se levant sur notre astre (7). Qu’ils furent passionnants, ces ateliers ! À co-construire tout autant qu’à suivre, chacun.e, jeunes et moins jeunes devenaient en effet tout à tour guide, passeur.euse ou gourmet.te de l’un de ces cours. Chacun.e devait en suivre au minimum 1 par semaine… mais l’engouement fut tel qu’il n’y eut jamais à rappeler cette consigne.

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Aujourd’hui, le réseau TERRA, tel le mycélium, s’est expansé. Infiltré. Répandu avec élan jusque dans les moindres interstices de nos instances. Ici, comme à l’autre bout de la ville, dans le quartier nord. Et cela, partout à travers le pays. Comme de tout temps, les modes se font et se défont. Quand certains cours remplissent leurs salles, d’autres ne font plus effet… C’est ainsi que ceux que préfèrent actuellement mes tout petits enfants sont les séances de murmuration. Sur fond de rythmes et de musiques, de danses et d’intelligence collective, ils permettent de se déplier. De se déployer. De courir de concert sur des notes de tous types ; mélange de je, de jeu et de nous entre rire et centrage. En improvisant, mais concentrés pour rester ensemble. Ces murmurations résonnent pleines de joie dans les locaux à travers le pays. Et je vois combien les enfants en sortent à chaque fois comme transfiguré.es. Jeunes roseaux rechargés. Responsabilisés dans la recherche de leur place, en justesse. Gorgés par ces nous effectifs en plein air. Où la vie semble redevenue bavarde, verdoyante de 1 000 nuances. Mix de forêt gourmande, de mandalas de fleurs, de potagers enjoués et de haies tour à tour policées, rebelles ou contraintes. Et tout concourt à donner corps aux mots d’un maître du début du 21e siècle : « Que j’apprenne à me nourrir de joie chaque jour. Que je sois capable de vivre dans la fraîcheur, la solidité et la liberté. » (7)

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Perdue dans mes pérégrinations de ces 20 dernières années, comme dans tout ce qu’il nous reste encore à franchir pour inscrire notre humanité avec plus d’harmonie et de maturité dans le système planétaire ; consciente des chemins à inventer, renforcer, améliorer… j’entends tout à coup résonner à ma droite Aïma, petit être frêle juchée sur son grand fauteuil mobile. Me prenant la main, de sa voix de flûtiau harmonieux, elle me regarde et me dit : « Je ne sais pas où va mon chemin, mais je marche mieux quand ma main serre la tienne » (8). Et… m’entraîne joyeusement vers une assemblée aux règles qui m’échappe. Constituée d’une bande d’enfants, de jeunes et d’adultes mêlent chants et expériences, observations et danses endiablées, qui semblent jouer avec les arbres comme avec les animaux. Quel est ce nouvel atelier qui ne ressemble à aucun autre ?
Sons forts. Doux. Mimiques expressives. Puis silence d’un coup. Ils sautent, se regroupent, s’éloignent, flirtent avec un rire-médecin. Mais que font-ils/produisent-ils ensemble finalement ? Mais impossible de puiser-là dans ce que je connais. TERRA s’est en effet progressivement inventée telles les anarchitectures. Sans dogme ou héros. Sans manuel ou méthodes incontournables à contourner.

Sur la base de ce qu’ont besoin de vivre les vivant.es et non vivant.es.

En justesse, pour notre vaisseau Terre.

Carole Babin-Chevaye. Mars 2024

Notes :

(5) « (…) de petits îlots de cohérence dans une mer de chaos qui ont la capacité de faire passer tout le système à un ordre supérieur » Ilya Prigogine, physicien, Prix Nobel de chimie 1977

(6) Donner de la voix aux générations futures - Missions Publiques

(7) Tich Nhat Hanh

(8) Alfred de Musset