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Joséphine Bouchez & Ticket for Change : entre petits et grands défis !

Où comment embarquer tous ces talents dont la planète a besoin

La 1ère impression, lorsque je rencontrai il y a 1 an, Joséphine, co-fondatrice de Ticket for Change, fut celle de faire le plein d’énergie et d’enthousiasme ! D’espoir aussi, car leur échelle d’actions, si large, ne laisse personne de côté.
Le plein de soleil enfin, dû à sa présence si lumineuse lors de notre échange, à l’authenticité de ses indignations et coups de cœur ! Mais plus encore que ses mots et engagements, les actions et sommets himalayens déjà franchis par Ticket for Change, ses 5 co-fondateurs et son équipe forcent le respect.
Leur croisade : lutter contre le gâchis de talents et embarquer tous « celles et ceux qui ont le potentiel de changer le monde, mais ne sont pas en train de le faire ». Des « activateurs de talents » quoi !
Qui mettent à disposition un MOOC ouvert à tous, des parcours dédiés aux entrepreneurs, ou des programmes pensés pour ceux qui travaillent en entreprises. Une inclusion de tous et de tous types de rôles, pourvu que l’objet soit social ou sociétal et qu’il y ait de l’impact. En un peu plus de 4 années d’existence, leurs chiffres et résultats font rêver.

Mais l’aventure va plus loin ! A l’heure où la course à la technologie nous lance le défi d’affirmer notre part d’humanité face à ces intelligences artificielles et autres hyper-connections de chaque instant : de les voir embrasser si vaste, tout en vivant et réinventant au quotidien le collectif, la bienveillance, l’humilité, me semble plein de perspective !

Responsable du Pôle Entrepreneurs, le rôle de Joséphine est pluriel, tant pour faire en sorte que tous les programmes « entrepreneurs » s’insèrent dans la vision et l’ADN de « Ticket », que de renforcer le modèle économique du pôle et de soutenir au quotidien une équipe aux nombreux dossiers. Soit un planning… disons chargé !

Vrai bonheur que ce face-à-face, et grand merci à toi Joséphine ! Cap sur un portrait dont le terrain de jeu s’appelle la planète Terre.

En 1er lieu, si l’on regarde ce qu’il y a sous le capot, dans le moteur de ton action : est-ce que tu captes d’où te vient cette responsabilité, ce rôle à jouer, cette idée qu’il t’appartient de faire bouger les choses ?

C’est une question que je me pose assez souvent. C’est sûr qu’il y a, dans mon éducation, une valeur de respect des autres, transmise par mes parents et incarnée par toute ma famille. La seconde chose qui est peut-être encore plus forte, c’est le fait d’évoluer très tôt dans un milieu où il y avait des gens assez privilégiés et d’autres qui l’étaient moins voire pas. De voir que tu es un peu entre les deux, de se dire : « pourquoi lui, pourquoi pas lui ? pourquoi lui a cela et pourquoi lui n’a pas cela ?». Et du coup, d’avoir comme un sentiment de devoir, de « redevance » ou de « dette » de quelque chose.
Mais ça m’est comme tombé dessus !

Je regardais récemment « Human », le film de Y. Arthus-Bertrand, et je vivais vraiment de la colère face aux différents portraits ! Un sentiment d’injustice profond. De me dire que je suis tombée du bon côté de la pièce, alors qu’il y en a qui tombent du mauvais côté... ce n’est pas possible ! Et du coup, comment est-ce que j’arrive à combler cela ?

Et le déclic pour passer à l’action ?

C’est le fruit de moments forts comme mon voyage en Inde, la rencontre de Mat (Matthieu Dardaillon, co-fondateur de Ticket for Change) et sa proposition de monter avec lui Ticket for Change. Disons un mélange de plein de choses qui s’ajoutent à cette indignation profonde continue.

Encore aujourd’hui, face à ce film vu il y a peu, je me dis qu’il y a tellement de trucs à faire ! Est-ce qu’on va avoir assez d’une vie pour faire quelque chose d’impactant ? Puis pour voir des changements, la résorption de toutes ces inégalités ?

A chacune de tes prises de parole ou presque, tu parles impact. Ce mot est aujourd’hui à la mode, surtout dans l’Economie Sociale et Solidaire ; mais il vient d’où pour toi ? en toi ?

Les enjeux sont trop grands pour ne pas chercher à maximiser l’impact qu’on peut avoir ! On n’a qu’une vie. On ne vit pas longtemps. Et les défis qui s’offrent à nous sont immenses. Du coup, il n’y a pas de temps à perdre !

Ce qui m’importe, et c’est exactement ce qu’on fait avec Ticket (For Change), c’est de faire prendre conscience aux gens qu’ils peuvent, eux aussi, avoir un impact.
Dans Ticket, il y a 2 dimensions : trouver sa voie, faire en sorte d’aligner ses talents, ses passions et son job, en cohérence – même s’il y a maintenant pas mal d’acteurs qui font cela au final. Mais il y a un deuxième élément super important : c’est comment est-ce tu participes ? Que tu contribues à quelque chose qui te dépasse, qui est plus grand que toi ?
Comment est-ce que tu te sens utile pour d’autres en fait ! Comment tu utilises les 80 000 heures de travail d’une vie professionnelle au service de la résolution de problèmes de société ?
Je suis convaincue que ce sentiment d’utilité au service des autres, il est clé dans l’épanouissement des gens. C’est la chose qu’on cherche à toucher du doigt : comment être utile à la société, aux autres, à l’environnement ? Le but n’est pas que tout le monde monte une entreprise ; mais comment est-ce que chacun contribue, juste à son échelle. Même un tout petit peu.

Si on arrive à faire en sorte que chaque individu ressente un jour ce que c’est de se sentir utile, de contribuer à quelque chose de plus grand que soi, c’est gagné. Car une fois que tu as ressenti cela, c’est tellement fort qu’il n’y a plus de marche arrière possible.

Comment est-ce tu contribues à quelque chose qui te dépasse, qui est plus grand que toi ?

Et comment on invente un nouveau modèle de ce qui est quand même une entreprise, avec la vision très éthique, idéaliste presque, qui est la vôtre ?

Il y a plusieurs éléments. Le premier, c’est… la vision du départ, ce en quoi tu crois. Et ce que tu as envie de défendre. Il faut y mettre des mots, mais aussi, l’avoir observé, le formuler, puis embarquer les gens, tout en gardant du bon sens. Quand je me suis lancée sur Ticket, je l’ai fait en me disant que j'aurais pu être la première bénéficiaire de ce projet, ce qui m’a aidée à poser des questions, idées et outils.

Le deuxième, c’est de ne pas réinventer la roue ! Savoir observer ce qui existe, regarder autour de soi. Il y a plein de gens qui ont eu soit la même idée soit qui décident de s’attaquer au même problème et ont essayé des solutions. Donc regarder ce qui existe, puis imaginer comment travailler ensemble et être complémentaire, ou venir proposer une solution différente. Pour vraiment apporter de la valeur là où il en manque.

Et le troisième, c’est… beaucoup de travail ! Ecouter les conseils. Et tirer les apprentissages : ce qui a marché ou ce qui n’a pas marché ; dans tous les cas, regarder à quoi c’est dû et comment s’améliorer. Cela passe par beaucoup de remise en question, de persévérance. Ce qui demande de travailler avec une équipe de gens avec qui tu es aligné, de gens solides. Et on a une chance de dingues avec l’équipe de Ticket !

Dans certaines entreprises très attachées à la qualité de vie au travail, on parle de « Warm feeling », de « welcoming », d’attentions centrées sur l’expérience collaborateurs. Vous en êtes où sur ces sujets ?

Notre vision, c’est de faire en sorte que cela devienne la norme d’utiliser ses talents, ses passions, ce qu’on aime faire, ce qu’on sait faire, au sein de son travail. Afin de les mettre au service de la résolution des plus grands défis de notre temps.

Du coup, il faut qu’on soit capable de le faire avant tout au sein de Ticket avant d’aller le prôner à l’extérieur. De l’incarner, d’être congruent, c’est essentiel. C’est difficile, parce que ce sont des sujets – l’organisation de l’équipe notamment -, qui prennent du temps. Qui peuvent sembler invisibles au quotidien. Sur lesquels on n’est pas experts.

On a fait beaucoup de choses, petit à petit. Par exemple, l’onboarding des nouvelles personnes prend 1 mois. Il comprend énormément de temps de formation, de rencontre avec chaque personne de l’équipe.
Dans le process de recrutement, on essaye de se poser les questions de type : comment la personne aime travailler ? Qu’est-ce qu’elle aime faire ? Qu’est-ce qu’elle a envie d’apprendre ?

Ou dans le management au quotidien, on essaye de poser ces questions d’alignement, de passion.

Et on est tous super attachés à le faire dans un climat de bienveillance. C’est sûr que c’est une valeur que tout le monde clame haut et fort, sans toujours être incarnée. Donc on a fait le test de demander à chaque personne de l’équipe, de façon anonyme et sans témoin, quelles étaient les valeurs les plus importantes. La « bienveillance » est ressortie spontanément par 100% des personnes interrogées ! Que les personnes soient arrivées depuis une semaine ou depuis plusieurs années !

Après, on a nos travers. Il y a des moments où cela peut-être devient un peu trop pyramidal, où les processus de décisions ont été longs et pas forcément toujours clairs. Mais on en est conscients et très à l’écoute sur tous ces sujets.

Ces notions d’engagement, d’alignement, d’écoute ressortent énormément… Il reste une vie en dehors de Ticket ?

Effectivement, comme tu retrouves tes valeurs au quotidien…

Mais cette question se pose pour n’importe quel entrepreneur social ou entrepreneur engagé sur quelque chose qui le passionne. C’est sûr qu’il est important de savoir qu’est-ce qui est important pour soi, mais aussi, de savoir se réserver des temps à soi. D’identifier ce qui te donne de l’énergie au-delà de ton travail, et d’en faire une priorité au même titre que le reste. Et cela, c’est super difficile au début d’un projet. Il y a tout à créer les premières années, et franchement… tu ne sors pas à 18h, c’est difficile d’aller au ciné ou de ne jamais ouvrir un ordi le week-end. Il y en a qui y arrivent, mais moi j’ai du mal.

On a été conscient de cela assez tôt. De se dire : si tu continues… ou plutôt, tu ne pourras pas continuer comme cela pendant très longtemps ! Quand on parle d'optimisation, d'impact, cela en fait partie. Si tu n'es pas bien dans tes baskets parce que tu es fatigué, que tu n'en peux plus, que tu es stressé et sans énergie, les autres autour de toi vont l'être aussi. Ton rôle en tant que co-fondateur, c’est de montrer l'exemple.

On a été très vigilants là-dessus, même si, encore une fois on n'est pas parfaits, qu’on n’arrive pas à faire des petites semaines, qu’on travaille encore beaucoup ! Mais maintenant, je prends plus de temps pour être avec mon copain, avec mes amis, faire du sport. J’ai de vrais weekends. Et, depuis peu, je prends le temps de refaire du bénévolat. Après, cela reste un rythme qui est très chargé !

Tu disais que les femmes, les filles que tu admirais n’étaient pas celles qui jouaient au mec, ou avaient fait comme eux pour y arriver. Et qu'elles faisaient partie de ton équipe. Qu’est-ce qu'elles ont de différent des autres ?

Ce qui m'inspire, notamment chez les filles de l’équipe, chez mes ami.e.s et les gens qui sont autour de moi, c’est de réussir à être super exigeant, de chercher à faire un produit, un travail de qualité, qui ait un impact fort et un modèle économique. Le tout, en bienveillance. La posture que j'essaye de développer, c’est vraiment de réussir à trouver le juste milieu entre les deux. Parce qu’être super exigeant, réussir à tout prix en ne respectant pas les gens qui sont autour de toi, ça ne vaut rien pour moi.

Ce qui m'inspire aussi tout particulièrement chez les gens de l’équipe, c’est l’engagement de fou qu’ils mettent dans un projet. Ils se donnent. Ne comptent pas leurs heures. Sont super engagés pour un projet, y apportent le meilleur d'eux-mêmes ; c'est incroyable de voir cela. J'ai une reconnaissance infinie vis-à-vis de toute l'équipe en général.

Aujourd'hui votre « bébé » est devenu un gros bateau : 21 salariés, 130 startups accompagnées, près de 50 000 inscrits à votre MOOC. Certains ministres et Président de la République vous connaissent. Comment on ne prend pas la grosse tête quand on a 28 ans, avec cette réussite spectaculaire ?

L’ampleur de l'enjeu est tellement importante, et il reste tant de choses à faire ! Impossible de prendre la grosse tête quand on se rend compte qu'on n’a pas fait 1% du chemin. C’est cela pour nous qui est super important.
Ce qui est sûr, quand je vois
mes co-fondateurs (Matthieu Dardaillon, Adèle Galey, Jonas Guyot et Madeleine Ceyrac Laming) ainsi que le reste de l'équipe, c'est que le problème ne se pose pas!

Et ce qui t'empêche, aussi, de prendre la grosse tête, c’est d'être et de rester au contact de tes bénéficiaires. De te rendre compte qu’il y a encore beaucoup de gens qui se posent des questions, qui n'ont pas les bons outils, qui ne savent pas comment faire. Bien sûr, il y a des choses qui ont été faites : il faut savoir reconnaître ce qui a été atteint, célébrer les premières réussies. Mais en même temps, toujours garder en tête que le chemin est encore long. C’est quelque chose de super important pour nous, qu’on essaie d'incarner au quotidien, que l'équipe incarne, et qu'on partage à l'extérieur.

Mais il reste tellement de choses à faire !

Il ressort aussi souvent la notion d’impatience… qui va avec les mots d’accélération, de vitesse, de vouloir aller vite, que tu utilises souvent. Pourquoi ce rapport au temps de type « il y a le feu au lac » ? Et est-ce que cela a des conséquences sur le projet, des limites ?

J’ai en effet ce côté de vouloir faire vite, grand, beaucoup, tout de suite, rapidement. Et, même si je n’ai pas trop envie de parler à la place des autres, on a pas mal ça en commun, parmi les cofondateurs ! Rire.

Il s'est passé tellement de trucs les trois à quatre premières années, qu’on est sur un rythme où on sait que c'est possible. Mais aussi, cela pose de vraies questions. Car oui, les limites il y en a : à quel moment il ne faut pas un peu ralentir ? Se poser ? C’est ce qu'on a un peu fait cette année 2017, qui a été une année de structuration.

On a grossi très très vite les 3 premières années. Par exemple, en 8 mois, on a créé un tour de France de 10 jours, énorme. C'est un peu fou, mais c'est aussi cela qui nous a donné l'adrénaline.

Et là encore, dans cette quatrième année, cela a démarré très vite, avec pleins de choses qui sont hyper enthousiasmantes pour la suite. Mais il faut poser des bases solides.

Le challenge c'est de réussir à conserver ce côté un peu fou, un peu poil à gratter, surprenant, waouh, qui te donne de l’énergie, qui booste, qui est super moteur. Et en même temps, d’aller un peu moins vite, de prendre du recul, de savoir se ménager, prendre soin de soi. On apprend un peu le mixte entre les deux !

Ce serait quoi aujourd'hui de re « sauter du métro » ? Je fais là allusion à l’expression qu’avait utilisée Joséphine lorsqu’elle avait accepté la proposition de Matthieu Dardaillon de créer avec lui Ticket for Change. Racontant alors qu’elle avait « sauté du métro ».

Ces quatre premières années de fondation de Ticket, et où on a tellement grandi, ça nous a dépassé.
Je suis responsable du Pôle Entrepreneurs : rôle que j'ai eu historiquement. Mais de la même façon que la structure évolue, les rôles se transforment ; et du coup il faut réussir à faire évoluer le rôle au sein de l'organisation. Et quand t’es fondateur, c’est hyper difficile !

Le prochain saut sera de réussir à mettre des mots là-dessus, d'avoir cette réflexion objectivement, et de se reposer la question de la « bonne place » à l'intérieur de la structure. Il y a peut-être un moment où tu finis par t'adapter à l'évolution de la structure. Donc ce serait peut-être de refaire un travail d’alignement. Puis de le répercuter dans l'organisation, en restant dans cette idée de maximiser l’impact de chacun.

Il y a un nouveau cycle à inventer. Si je me suis engagée dans ce projet, c’est que la mission sociale qui est derrière est tellement forte qu’évidemment, je ne veux pas quitter le bateau. Mais il y a des choses à faire évoluer. Laisser la place à d’autres, ce qui fait aussi évoluer l'équipe. Permettre qu’émerge de l'air neuf, un regard un peu nouveau.

Est-ce qu'il y a encore un rêve derrière ton action ? derrière votre action ?

Mon rêve, c’est qu’un jour, on n’ait plus besoin d'exister parce que cela deviendra normal, très tôt dans notre éducation, de se poser la question “qu'est-ce que j’aime faire ?”. De favoriser ces questionnements et cette connaissance de soi sur l’angle : « Dans quoi est-ce que je suis bon ? Comment est-ce que je vais pouvoir me rémunérer ? Comment est-ce que je vais contribuer à quelque chose de plus grand que moi ? ». En totale bienveillance, dans le respect des femmes, des hommes et de l'environnement. Et que cela se fasse tout au long de la vie.

Cela signifie de faire en sorte que ces questionnements arrivent plus tôt dans la vie des personnes. Accessibles à tous les milieux. Voire dans d'autres pays. Donc de travailler avec des organismes beaucoup plus grands que nous.

Et que cette connaissance de soi et de ses ressorts devienne une norme, reconnue, et non pas encore considérée comme un truc bizarre, bisounours, perché, idéaliste où je ne sais pas quoi d’autre !

Aujourd’hui, quels sont les gens qui t’inspirent ?

Déjà, ce sont les personnes de l'équipe. Ceux qu'on accompagne aussi. Mes potes, qui montent leur projet. Ma famille. Et ensuite il y a des rôles models : des entrepreneurs sociaux. Des gens comme Frédéric Bardeau, qui m'inspire énormément, André Dupon de Vitamine T, Thibaut Guilluy à l’ARES, Samuel Grzybowski, fondateur de Coexister ; les entrepreneurs rencontrés en Inde ; je pense notamment à une jeune entrepreneuse qui m’avait énormément inspirée. Il y en a plein d’autres !

Enfin, quels seraient tes conseils à ceux qui sont sur la route de l’entreprenariat ? ou pour toute personne souhaitant bouger. Comment oser ses projets, aller chercher ou provoquer ses déclics ?

Pour moi, c’est super important d’écouter sa petite voix plutôt que d'essayer de l'étouffer lentement mais sûrement ! Mais aussi… ne pas se dire qu’il faut absolument tout plaquer et changer du tout au tout ; ou qu’il faut forcément monter sa boite ! Au final, moi j'ai rejoint quelqu'un qui avait une idée. Cette idée n'est pas sortie de nulle part mais s’inspire fortement de quelque chose qui existait déjà.

C’est donc de démystifier le concept qu’il faut tout créer. Les idées, tout le monde les a déjà eues.

Et se dire que cela se fait pas à pas. Mon histoire a fait que j'ai pris le risque, juste après l’école, avant même que cela soit terminé, de monter ce projet. Mais dans ma tête au début, je me disais que cela allait être l'équivalent de mon stage de fin d’études. Sur 6 mois. Et qu’après on verrait ! Je ne me suis pas embarquée pour les 10 prochaines années de ma vie.

Bref, ne pas s’étourdir avec des mots comme “je vais changer le monde”, “j'y suis à vie” ou “le projet est génial !”
Quant au déclic pour passer à l'action ?... Je suis convaincue que c'est petit à petit ; et que cela touche au fait de se sentir utile, bien, à sa place.

Ce qu’on essaye de dire à travers Ticket, c’est que tout le monde a son chemin à trouver. Il importe de passer du temps pour comprendre quels sont les besoins importants pour soi ; ses besoins physiques, matériels, en termes de reconnaissance, intellectuels. Se poser ces questions. Etre transparent vis-à-vis de cela. Et du coup, créer le fonctionnement qui nous permet d’y répondre dans la durée. Parce que si tu ne réponds pas à cela, cela ne dure pas longtemps !

Propos recueillis par Carole Babin-Chevaye - Janvier 2018

Joséphine Bouchez, co-fondatrice de Ticket for Change

Si on arrive à faire en sorte que chaque individu ressente un jour ce que c’est de se sentir utile, de contribuer à quelque chose de plus grand que soi, alors c’est gagné!

Si vous aussi vous voulez avoir votre déclic,
Ticket for Change a lancé son appel à candidatures pour la 5ème édition du Parcours Entrepreneur : un programme d'accompagnement de 6 mois pour des individus, seuls ou en équipe, qui ont une idée de projet pour résoudre nos enjeux de société.

Candidatures jusqu'au 1er avril sur www.pe2018.org