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Bruno Vinay, de l’homme à Tribe (to be inspired)…

#transmission #liberté #donner des clés #respect

Pas de mot sur Bruno Vinay sans parler de Tribe (to be inspired)* bien sûr ! Véritable cadeau qui propose, le temps d’une soirée, de faire le plein d’inspiration entre témoignages et ateliers, cette famille d’évènements résonnent connus aujourd’hui. Ils étaient pourtant de véritables OVNIS quand Bruno lança les premières éditions, il y a quelques 10 ans !

Une énergie mêlant le rapide à l’attentif, c’est ainsi que Bruno avance, avec liberté, dans une vie qui ne pouvait être écrite avant - lui qui écrivit longtemps son blog et un premier roman d’anticipation ! Quand je lui demandais de me parler de son activité… il me sourit : je fais beaucoup de choses. Plein de choses mêmes ! Mais je choisis surtout d’aller sur les projets qui me portent. Me plaisent. Tous autour de l’humain.

Voilà qui est campé ! Sur un socle de fiabilité et de respect, sa famille comme base et moteur, émergent avec force le mot de liberté, le goût de l’humain, celui de surprendre aussi…
6 années d’une vie en Australie, avec sa femme et ses 3 enfants, et voilà Bruno adoptant la double nationalité : franco-australienne, par goût. Par envie - mot qui résonne comme un véritable moteur pour Bruno.
Envie… d’être là où il le sent.
Envie de faire du bien. Ou plutôt, de donner à chacun les éléments lui permettant de se prendre en charge pour aller bien. Ou mieux. Mais d’avancer plus librement.

Celui qui semble être un « entrepreneur qui a réussi », abhorre toute forme d’étiquette et me semble plutôt appartenir à la famille de ceux qui osent développer les projets qui parlent à leur cœur et à leur intuition. Sans besoin de réassurance, puisque s’il vise la Lune, il se fout bien de l’opinion de ceux qui regardent le doigt** !

Nous avons parlé … #transmission #liberté #surprendre #confiance #fiabilité #responsabilité
Mille mercis Bruno ! Grand plaisir que cet échange. #CParti !

* extrait du site de Tribe : « Tribe (to be inspired) est un réseau indépendant qui organise des soirées qui ouvrent la tête, inspirent, réveillent, stimulent, challengent, provoquent, bref motivent à agir et à bouger dans sa vie (personnelle et professionnelle). Et à s’entraider. Les soirées Tribe (to be inspired) s’articulent autour de 3 temps forts : 3 voire 4 intervenants s’expriment sur un thème choisi pour la soirée ; des ateliers animés par des professionnels pour tenter des expériences nouvelles d’expression de soi ; et un moment d’échanges et de rencontres autour d’un buffet.

** Référence à ce dicton : « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt »

Toi que l’on retrouve sur tant de projets et de directions, quels sont finalement tes principaux moteurs d’action ?
Ce qui est plus fort que moi, c’est le besoin d’aller de plus en plus vers une liberté.
Par exemple, de circuler à vélo à Paris est pour moi une réelle forme de liberté. Il n’y a pas plus libre comme circulation ! En métro comme en voiture, tu n’as pas cette liberté. Même à vélo électrique, tu es lié. Cela semble un petit détail, mais jusqu’à ce choix-là, il y a une recherche de liberté. Ce que j’aime dans cette notion, c’est de s’autoriser à aller où l’on veut.

Mais aussi et surtout, j’ai toujours été porté par l’humain. Aujourd’hui, quand je me retourne, quel qu’ait été le chemin ou la sphère, j’y suis toujours arrivé par l’intérêt de l’humain. La préoccupation de l’humain. Et l’envie de répondre à cette question : comment peut-on aider les gens à être mieux dans leur peau, plus heureux dans leur vie… Et éviter toute cette souffrance que j’ai pu voir. Essayer d’aider ces personnes à sortir d’une situation, à être plus en lien avec leurs sens, avec leurs valeurs. Les faire se parler.

Ce qui m’intéresse, c’est donc de prendre les gens là où ils sont, de leur faire vivre quelque chose, et faire en sorte qu’ils sortent autrement. Je dis souvent que lorsque j’ai mis le pied dans l’événementiel, j’ai découvert la magie de mettre les gens ensemble... À partir de là, tu peux imaginer plein de choses, et créer des énergies qui sont formidables. Des moments d’interactions, mais aussi de partage, d’échanges, de respect. Cette sorte d’échanges, parfois très riches, peut réellement aider à avancer.

Aujourd’hui, après m’être demandé comme beaucoup d’autres pourquoi j’étais sur Terre, j’ai un semblant de réponse : si je suis là, c’est pour transmettre ! Recevoir des autres et transmettre.

Si les mots pour parler de ton activité et de toi ne sont évidemment pas les mêmes, ton activité parle vraiment de l’homme que tu es ! Un choix ? Une chance ? Une évidence ?
J’en suis super heureux ! Très heureux d’être ainsi vraiment en phase entre ce que je suis et ce que je fais, sachant que je ne viens pas du tout de là…

J’ai fait beaucoup de choses différentes. Mais en général, au bout d’un moment je me lasse, je tourne en rond, puis je passe à autre chose, me lançant un nouveau défi. En fait, j’aime développer ! Mais je ne me considère pas comme un entrepreneur car il y a une notion de business, ce qui ne m’intéresse pas vraiment ; ce n’est pas mon moteur. J’aime innover. Et surprendre ! Et tout cela est lié : si tu veux faire vivre quelque chose aux gens, leur faire découvrir leur énergie ou les aider à se reconnecter, il y a plus de chance d’y arriver par surprise, en leur faisant découvrir des choses qu’ils n’avaient pas imaginées. J’adore l’innovation utilisée comme cela !

J’ai aussi observé que le fait d’être sans fard, dans la vie professionnelle aussi bien que dans la vie personnelle, m’a souvent permis d’établir des jolis liens. Des connexions fortes. Authentiques.

Est-ce que tu dirais que ton chemin a été au service de cette authenticité, ou que l’authenticité s’est frayé le chemin au milieu des pierres de ta route ?
Avec le recul, je me dis que j’avais en moi cette façon de choisir « viscéralement ».
Par exemple, quand je repense à mon 1er choix professionnel : sortant de Dauphine, à 22 ans, tout jeune marié, j’ai eu 2 propositions. L’une dans un très grand groupe, voie royale en marketing. L’autre, avec des amis qui me proposaient de monter une revue professionnelle sur les problèmes juridiques des technologies nouvelles. Ils n’avaient d’ailleurs pas même les moyens de me payer !
Je n’y connaissais rien à la presse. Rien au juridique. Rien aux technologies nouvelles. Mais… j’ai eu envie de faire cela ! Et je me suis éclaté. Cela m’a d’ailleurs mis le pied dans la presse. Mais cela peut sembler dingue d’avoir fait ce choix-là.
Et j’ai fait cela tout le long ! A chaque fois, j’ai pris des projets où je suis allé dans des univers que je ne connaissais pas. Je ne sais pas comment c’est possible ! Pour la petite histoire, j’ai été chassé régulièrement ; mais je n’ai jamais été le dernier choisi, j’étais en fait le ticket originalRires. En revanche, j’ai rencontré à ces occasions des personnes, discuté avec elles… et leur ai inspiré des déclics du style : « J’ai un projet, on y va ! ».
Les rencontres et la prise de risque ont finalement toujours été les fers de lance dans ma vie.

Tu dis avoir recherché plus de sens dans ton activité en rentrant d’Australie, où vous aviez passé 6 ans… Est-ce une question d’alignement des planètes, ou liée à la rencontre de gens là-bas, qui avaient cette liberté intérieure ?
Un peu des deux. Mais effectivement, il est courant de rencontrer en Australie des gens très portés par le plaisir de la vie. Surtout à Sydney. C’est un endroit où… que tu aies de l’argent ou que tu n’en n’aies pas, tout le monde s’en fout ! Les surfeurs cohabitent. L’un a vendu sa startup et est millionnaire, son voisin de planche est le boucher du coin, et ils sont super potes, se foutant complètement des situations respectives de chacun. J’ai touché un peu cette liberté… C’est aussi là que j’ai découvert le métier de consultant indépendant, qui vient et facture son temps, et est libre. Je ne connaissais pas cela en France.

Bien sûr que, 6 ans après, lorsque nous sommes revenus, je ne me voyais pas remettre les pieds au même endroit ! J’avais envie de plus de sens dans ce que je faisais, ce qui s’est alors mixé avec une rencontre. C’est ainsi que je suis arrivé dans événementiel.

Tu parles souvent de responsabilité comme moteur. Comme mode de fonctionnement aussi. Tu peux en parler ?
Cela a toujours été en effet un véritable moteur pour moi ! Quand avec ma femme, nous avons annoncé, à 21 ans, nous connaissant depuis 6 mois à peine, que nous allions nous marier - ce que nous avons fait quelques mois après... - personne ne nous a dit : « Vous êtes malades, vous pourriez attendre ». Ma femme bossait à peine, j’étais encore étudiant. Avec le recul, je me dis que c’est dingue ! Mais je réalise la maturité que nous avions. Et nous devions dégager une réelle assurance, ce qui fait que nos parents nous ont fait confiance. Cela, c’était un moteur ! Je voulais prouver aux gens qu’ils avaient raison de me faire confiance. Que nous étions capables.
Je me souviens encore de ce moteur-là.

Et sur ce chemin – qui n’a pas été que facile -, y a-t-il eut des livres, rencontres, mentors ?
J’en parlais récemment avec mes enfants quand ils me confiaient être déçus par des personnes, des managers. C’est là que j’ai réalisé que durant toute ma vie professionnelle, je n’ai jamais eu un patron que je pouvais regarder comme un modèle. Au contraire, c’étaient plutôt des contre-modèles – à une exception près, qui était pour moi et l’est toujours, une sorte de mentor, en toute conscience de ses limites et de son humanité. Elle m’a en plus mis sur des pistes, et m’a fait confiance. J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour elle. C’est Christine Ockrent, avec qui j’ai monté une start-up avant de partir en Australie, et qui est toujours là quand j’ai besoin de lui parler, de lui demander un conseil.

J’ai rencontré beaucoup de gens bien ; j’en ai beaucoup observé. J’ai eu la chance de travailler avec de fortes personnalités du monde des médias, dont j’ai pu aussi observer les limites du génie ! Tout en me disant : "J’espère qu’à leur âge – ils étaient souvent plus âgés que moi -, je saurais écouter et prendre en compte un jeune qui vient me dire un truc."

Les jeunes. Tribe bien sûr. Le Women’s Forum aussi, autour des causes liées aux femmes. Sustainable Brands, tout récemment le Collectif des Nouveaux Mutants, et tant d’autres projets que tu montes comme cela régulièrement… Des points communs à tout cela ?
L’objectif est en fait toujours le même. J’aime m’investir dans des projets pour que les gens aillent mieux. Tribe, c’était vraiment cela au départ. J’observais que les gens autour de moi étaient malheureux, mal dans leur vie, tournant en rond et ressassant des « je ne vais pas bien je ne vais pas bien ». J’ai alors eu envie de dire : « Lève le menton ; regarde autour de toi ».

Allez mieux, cela ne veut pas forcément dire de tout casser et de partir vivre à l’autre bout du monde – même si c’est ce que j’ai fait 😊. Cela peut vouloir dire d’adopter une autre façon de voir sa vie, de regarder son métier différemment ; de faire des choses à côté de son métier, qui apportent autre chose. Ou de dégager une nouvelle option, une nouvelle activité au sein de la même entreprise. Quoi qu’il en soit, cela signifie de prendre les choses en main.

C’est souvent aussi que je me retrouve entre des jeunes et leurs parents, lesquels ont sensiblement mon âge. Souvent très stressés par rapport aux études, ces derniers sont parfois en difficulté quand leur enfant commence à dire : « J’ai un CDI mais j’en ai marre, je vais aller voyager et pourquoi pas, vivre au Mexique ». Et ne peuvent généralement s’empêcher de réagir avec des « Mais non mais non ! Tu te rends compte ! Tu ne peux pas lâcher un CDI » ! J’essaye de faire passer le message aussi bien aux parents, qui n’entendent pas tout à fait, qu’aux jeunes : « Fais ce que tu sens. Prend conscience aussi qu’ils ne disent pas cela pour t’en empêcher mais parce qu’ils t’aiment et ont peur pour toi. Prends du recul par rapport à cette crainte qu’ils ont pour toi. Mais fais tes choix ».

Je réagis aussi souvent quand je les vois hésiter, analysant chacune des possibles conséquences. Je ne peux alors m’empêcher de leur dire… « Fais ce que tu aimes ! La vie n’est pas linéaire : nous sommes 98% à faire aujourd’hui des métiers dont nous n’avions absolument aucune idée et aucune notion en faisant nos études. » Qu’ils aillent vers ce qu’ils aiment, même s’il n’y a pas de débouchés ! Et après… qu’ils rencontrent des gens. Rencontrer. Rencontrer… Faire parler. Ecouter ce qu’ils font, ce qu’ils voient, ce qu’ils vivent.

Nous sommes dans une période de transition, qui est passionnante ! Nous avons la chance d’y participer, d’être dans le moteur de cette révolution qui est devant nous. Même si c’est très compliqué car nous sommes vraiment en plein dedans, avec des personnes qui sont encore dans le système d’hier quand d’autres ont envie du système de demain. Or le système de demain, nous ne savons pas ce qu'il est... Une espèce de bazar où il faut essayer d’y voir le plus clair possible, ce qui n’est pas facile !
Et c’est aux jeunes d’inventer ce demain, avec leur capacité d’innovation fraîche.

Même si la période est passionnante, nous sommes aussi face à quelques défis. Qu’est-ce qui te met en espoir ?
J’ai confiance en l’homme. En sa capacité à ne pas se laisser diminuer, voire mourir.
La planète n’est pas en danger, c’est notre vie sur la planète qui est en danger ; si nous disparaissons, elle reprendra ses droits. Mais ce qui me donne de l’espoir, c’est qu’à chaque fois que nous nous sommes projetés dans l’avenir, nous nous sommes plantés. Nous n’avons jamais su le faire !

Je me rappelle, il y a quelques années déjà, avoir travaillé sur des projets sur le téléphone. Et je me disais : « Mais comment les gens vont-ils visionner un film sur un machin grand comme ça ! Ce n’est pas possible ! » Et regarde aujourd’hui ! rires !

Et quand les choses peuvent sembler aller mal, j’ai choisi de (me) dire : « Quand tu ne sais pas ce que quelqu’un pense, a pensé, ou ce qu'il va se passer, alors projette-toi dans un scénario qui te fait du bien plutôt qu’avec un scénario qui te fait du mal. » J’ai vécu cela avec ma mère, qui avait un Alzheimer. Et vivait la présence de mon père, mort 30 ans avant, à ses côtés. Elle parlait de lui. Et il ne fallait pas faire de bruit parce qu’il dormait dans la chambre d'à côté... Cela me sembla être réellement l’un des points positifs de sa maladie : mon père était là ; elle vivait ses derniers moments avec lui. Extraordinaire ! J'ai choisi de ne pas perdre d’énergie inutilement ! A quoi cela servait-il de me dire qu’elle était malheureuse, alors que je n’en savais rien ! J’ai opté pour me dire : « Comme je ne sais pas, plutôt me projeter sur quelque chose qui me fait du bien ». De choisir ma focale.

Il y a aussi un mot central pour moi, celui de respect. Par rapport au mot amour, je trouve que celui de respect est encore plus important. Respect de l’autre, de la différence, des idées et décisions de l’autre, même quand cela n’est pas compréhensible. La magie de l’être humain réside dans sa capacité d’adaptation. Incroyable !
S’il y a de l’amour et pas de respect, cela ne sert à rien !
Et en revanche, si tu dis respect, c’est qu’il y a de l’amour.

Pas mieux… bien sûr ! Merci Bruno ! Vous qui avez lu ces quelques lignes, juste envie de vous proposer d’aller voir le site de Tribe (to be inspired) ou du Collectif des Nouveaux Mutants par exemple : sûr que vous comprendrez mieux pourquoi j’ai eu envie d’aller chercher ce qui fait briller les yeux de Bruno Vinay !

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